Un an après son projet Eté Solidaire, la Maison des Jeunes de Roux a réinvesti la Cité de La Lâche. En deux jours d’animations, les habitants ont pu découvrir plusieurs arts urbains, comme le break dance. En apothéose, une fresque de 60 mètres a été réalisée et restera pour embellir le quartier.

Tout commence par une mauvaise nouvelle, il y a un an. Après deux semaines de travail dans le cadre du projet Eté Solidaire, les jeunes de la MJ de Roux découvrent que la fresque qu’ils ont réalisée a été vandalisée. De cette mauvaise nouvelle, ils tirent une détermination à ne pas abandonner leur quartier.

«Dès le départ, on s’est dit qu’on n’allait pas laisser ça comme ça. Le projet n’avait peut-être pas été compris par certains riverains. Mais on avait aussi reçu énormément de compliments, de gens qui nous disaient que ça apportait du positif», explique Lydie Cavier, coordinatrice de la MJ de Roux. «Alors, on s’est dit qu’on irait encore plus discuter avec les habitants. Et qu’on reviendrait plus fort, plus beau. Sans baisser les bras, on a vraiment voulu faire de cette déception une motivation.»

Revenir plus fort, c’est maintenant chose faite. Les 3 et 4 septembre dernier, la MJ a organisé son Street Festival dans le quartier.

 

Des animations autour de la culture urbaine ont égayé le quartier. Un concert de djembé, des démonstrations de break-dance, une auberge espagnole, … «On a attiré les curieux, c’est sûr. Et ça nous a permis de discuter avec les voisins, de leur présenter le projet et nos actions», explique Lydie Cavier.

Et puis, surtout, au coeur du site, il y avait ce mur. Plus de 60 mètres de long, mis à disposition par La Sambrienne, sur le principal accès au quartier. «Sept graffeurs s’y sont donnés à coeur joie et ont créé une fresque sur le thème d’une forêt fantastique. Il s’agit de graffeurs engagés, venant de Liège, de Mons… et de Charleroi, bien entendu!»

Cette fresque a vocation à embellir le quartier… à durée indéterminée. «On est bien sur un projet durable, une oeuvre d’art qui apporte un plus au quartier.» Mais les graffeurs ont peut-être une autre idée derrière la tête. «Passer deux jours ensemble à créer une oeuvre cohérente, c’est rare. Le faire sur une telle surface, au coeur des logements et de la vie des gens, ça l’est encore plus. Alors, ils me glissent déjà qu’ils aimeraient revenir, explorer d’autres thèmes…»

 

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En plus de la fresque, la MJ de Roux a aussi pensé aux jeunes du quartier. Un mur d’expression libre a ainsi été créé, en bordure de la fresque. 

«Le principe est simple: toute personne qui veut venir peindre, dessiner ou graffer sur ce mur est la bienvenue. On y laisse une liberté totale, tant que les sujets abordés respectent tout le monde. Hors de question d’être insultant ou d’inciter à la haine, par exemple. Mais à part ça, peu importe que l’on soit un graffeur confirmé, ou juste un jeune qui souhaite passer un message.»

Lors du Street Festival, plusieurs jeunes du quartier ont ainsi inauguré ce mur, profitant des bombes de peinture mise à disposition. La MJ assurera ensuite le suivi, pour s’assurer du respect des règles, et éventuellement mener des animations autour de cet espace. «Ca ne fait que démarrer. On va placer les panneaux nécessaires pour que chacun comprenne le projet. Et des graffeurs y passeront régulièrement. On tient à ce que ça devienne un lieu d’expression et de création.»

En attendant ces dévelloppement, il ne reste qu’à saluer le travail effectué. «Chapeau aux participants», commente Lydie Cavier. «Réaliser ça en deux jours, c’est un exploit. Je tiens donc à remercier l’équipe d’artistes : Aeon Oner, Albine Quisenaire, Skev Graff, Apik Oner, Jonathan Fourré, Oli Marax et Tak Otac pour leur superbe travail. Merci à Gilles Coudoro, au groupe Irikan ainsi qu’à FOr’J notre fédération de Maisons de Jeunes, La Sambrienne et la Ville de Charleroi pour leur soutien.»

 

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